A l’occasion de la 27è Université d’été des urbanistes, le 31 août et 1er septembre à Angers (Maine-et-Loire), le Conseil français des Urbanistes (CFDU) avait opté pour un thème accrocheur : « l’urbanisme sur le divan ». Avec une piste de traitement évoquée : être davantage ‘politique ‘, dans la relation à l’élu. 

« Patient urbaniste, allongez-vous ». L’urbanisme serait-il donc malade ? La question était en effet posée lors de la 27e édition de l’Université d’été des urbanistes, ce 31 août et 1er septembre, à Angers. Pour l’occasion, le Conseil français des Urbanistes (CFDU) avait même sollicité l’Agence nationale de psychanalyse urbaine (Anpu)*, pour soigner les maux. Lesquels ? « Les urbanistes ou plutôt la ville en général, sont entrés dans une période de transition à travers notamment le bouleversement climatique et la perte de biodiversité », explique Pascale Poupinot, présidente du CFDU, qui cite encore « les émeutes urbaines de début juillet dernier. Nous nous, demandons si ce sont les villes au sein desquelles il nous ait demandé d’exercer qui sont maladies ? Ou nous, professionnels ? »  Pas question pour autant de verser dans l’autoflagellation ni le procès des urbanistes ! L’une des pistes pour explorer les maux de l’urbanisme a été de questionner la relation à l’élu. Réponse d’Yves Colliot, maire (DvG) de Beaucouzé, en périphérie d’Angers : « j’avoue être peu dans le flou quand on me parle d’urbanisme… » Et de se reprendre : « j’attends que l’urbaniste nous aide à penser et à réaliser le changement. Pas à changer le pansement. Car nous avons cette volonté de changement, sur fond de confrontation permanente entre nos ambitions politiques et la réalité du terrain ». Adjointe à l’aménagement à la mairie de Saint-Jacques-de-la-Lande (Ille-et-Vilaine) au sud-ouest de Rennes, Alice Pfeiffer concède « être en phase avec les enjeux actuels. De densification de l’habitat, par exemple. Mais d’un autre côté, je ne peux m’empêcher de me demander si nous ne sommes pas en train de constituer des villes qui seront inhabitables dans 30 ans » ! Soit une forme de « dissonance cognitive », dixit Fabienne Quéméneur (Anpu).

Moins de beau, plus de politique et de social 

De son côté, Pascale Poupinot (CFDU) propose une piste de prise en charge : « être plus politique dans notre relation à l’élu. Car l’urbaniste fait bel et bien de la politique, au sens noble du terme ». Au service du citoyen, de l’habitant. Alice Pfeiffer appuie : « L’esthétique apparaît souvent au cœur des débats. J’aimerais que ce soit non pas le beau mais le politique et le social ». Et de lancer un appel : « autorisez-vous à aller davantage vers ces sujets socio-économiques ou socio-politiques qui s’incarnent dans le projet urbain » ! 

*Anpu : https://www.anpu.fr/ 

DP