Le 13 décembre dernier, en conseil métropolitain, les élus nantais ont acté la création d’une foncière immobilière dédiée au développement des acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) de son territoire. Lancée en 2025, elle sera adossée à la SEM Loire Océan Développement (LOD).
À Nantes, « le foncier se fait une denrée rare et donc chère… Pour autant, les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS), créateurs de lien social, d’inclusion, d’emplois et encore d’impact positif sur l’environnement, doivent pouvoir trouver des locaux pour exercer leurs activités », a lancé Marie Vitoux, co-présidente du groupe Ecologiste et citoyen, présentant en Conseil métropolitain, le 13 décembre, une délibération destinée à créer une foncière centrée sur le développement de l’ESS. L’objectif ? Que « les acteurs concernés puissent trouver, dans notre métropole, que ce soit en centralité, dans nos quartiers prioritaires ou dans les centres-bourgs, des locaux aux loyers adaptés à leurs capacités économiques ». En pratique, la collectivité qui investit 2,7 M€, « a fait le choix » (dixit Marie Vitoux) de s’adosser à l’aménageur Loire Océan Développement (LOD), à travers une nouvelle filiale, chargée de « construire, d'acquérir ou de réhabiliter des biens immobiliers ». Outre LOD, la Banque des Territoires figurera au capital de cette entité, créée en 2025.
Pérenniser le bâtiment-totem
Présenté comme « unique en France », ce projet fait toutefois écho aux foncières aux mêmes visées existant sous l’égide de la Région Nouvelle-Aquitaine ou du Grand Lyon. À Nantes Métropole, cet enjeu figurait au cœur d’une feuille de route ESS 2020-2026 co-construite avec 300 partenaires locaux, regroupés au sein du réseau des Ecossolies. « Ce secteur représente 16% de l’emploi salarié privé, soit 36 000 emplois durables et non délocalisables », a précisé l’élu de la majorité Bassem Asseh, par ailleurs 1er adjoint à la ville.
Au nom de son groupe d’opposition, Guillaume Richard (Horizons) a fait part d’une forme de scepticisme. « Est-ce que la collectivité a pour objectif d'accompagner la mise en place de projets d’ESS? » a-t-il interrogé « Oui, c'est évident. Mais je dis ‘accompagner’, au sens de soutenir au départ pour une durée déterminée. Je ne crois pas que la solution soit d'habituer les structures, quelles qu'elles soient, à vivre sur le modèle d'une économie subventionnée. Car lorsqu'il n'y a plus d'argent, il faut qu’elles puissent fonctionner seules ». Et Marie Vitoux de lui répondre du tac-au-tac : « Je ne crois pas que ce soient les acteurs de l'ESS qui, actuellement, après avoir touché des aides massives de l'Etat, sont en train de licencier… » Dans un premier temps, cette foncière visera à pérenniser le Solilab, le bâtiment-totem de l’ESS locale, située sur l’île-de-Nantes. Avant, semble-t-il de répondre à d’autres projets, en particulier à Rezé, en première couronne.
Photo : le Solilab, bâtiment totem de l’ESS à Nantes.
DP