Une rétrospective, ou plutôt « futurspective » comme aime le souligner celui dont on sanctifie l’oeuvre à Pompidou, plus stimulé par l’avenir que le présent, est organisée dans la galerie 1 du musée.
Carnets de croquis, maquettes, objets issus de sa collection personnelle sont rassemblés dans 2200 m² pour ce qui représente ni plus ni moins que la « plus grande exposition consacrée à un architecte vivant », affirme Frédéric Migayrou, commissaire de l’exposition. Ce dernier explique avoir été aidé par l’architecte anglais en personne, qui a souhaité garder le contrôle de la scénographie et rédiger les textes de présentation. Le parcours retrace les différents projets signés Foster + Partners, dont le viaduc de Millau qui se caractérise par sa sobriété, et loue l’habileté de l’agence à savoir optimiser les espaces, à l’image du siège HSBC à Hong Kong dont la structure extérieure maximise la superficie intérieure. L’originaire de Manchester est aussi l’auteur d’une soixantaine de schémas d’urbanisme, et a travaillé sur le réaménagement de Trafalgar Square. La recherche de constructions autonomes et durables est présentée comme une dimension importante du travail de l’architecte, avec en première ligne le projet Gomera en 1975 qui préconisait le recyclage des déchets, l’installation de panneaux photovoltaïques, l’utilisation de matériaux bas carbone, le développement de la permaculture et l’inclinaison des habitats pour offrir ventilation naturelle et ensoleillement. Toutefois, en faisant une part belle aux engagements écologiques de Norman Foster, l’exposition tend à surestimer le rôle visionnaire de celui-ci, dont les réalisations faites de béton et d’acier indiquent le contraire. (TLF)