S’adapter, muter… A l’occasion de leurs Rencontres nationales, les 15 et 16 juin à Nîmes (Gard), élus et techniciens des Scot se sont retrouvés sur la nécessité de continuer à planifier, malgré les nombreuses incertitudes ambiantes.

« Ne te plains pas du vent et des courants. Règle tes voiles et ton cap » ! A l’occasion de ses 17e Rencontres, à Nîmes (Gard), les 15 et 16 juin, la Fédération nationale des Schémas de Cohérence territoriale avait fait appel au Général de l’armée française Vincent Desportes, auteur de nombreux ouvrages sur la stratégie, pour illustrer sa thématique : Planifier dans l’incertitude. Habitué aux situations incertaines, le militaire préconise aux élus du bloc local qui naviguent ces derniers temps dans une brume épaisse, d’adopter la « skipper attitude » ! En effet, au-delà du flou qui entoure la mise en œuvre du Zéro artificialisation nette (ZAN) – la proposition de loi sénatoriale sera discutée en plénière à l’Assemblée nationale le 21 juin avant un passage en commission mixte paritaire le 13 juillet – les Scoteurs élaborent leur stratégie territoriale dans un contexte de transitions multiples, porteuses d’incertitudes quant à leurs impacts futurs. Qu’elles soient « territoriales, écologiques, énergétiques, climatiques, foncières et sociétales », énumère Michel Heinrich, président de la FédéScot. « Pour autant, les flottements ne doivent pas servir d’excuse à l’immobilisme », a-t-il rappelé devant un parterre de 420 participants.

Activité commerciale en mutation

« La clé, c’est d’avoir une stratégie et un but », a tonné le Général Desportes. Illustration du côté du Scot du Bassin de vie de Cavaillon-l’Isle sur la Sorgue (21 communes, 90 000 habitants) : pour mobiliser les forces vives sur ce sujet de la planification à travers le Scot, Fabrice Liberato, le président, a décidé de « délocaliser les conseils syndicaux dans les communes. A cette occasion les maires commençaient en 20 minutes par présenter leur commune et ses projets. Cela a eu un effet d’entrainement sur les élus ».

De la stratégie donc et de l’adaptation aussi, à l’image de la communauté de communes de la Haute-Saintonge (129 communes, 60 000 habitants). Le Scot a été approuvé en 2020. La suite ? Comme l’a souligné Dominique Mouillot, directeur de l’aménagement du territoire, « 84 communes nécessitaient une mise en compatibilité. Et elles ont décidé de se regrouper ! » Et ce à travers un appel d’offres puis un groupement de commandes pour l’élaboration et la révision des 84 PLU ! Adaptation également du côté de certains partenaires des SCoT, comme les acteurs du commerce. « Nos enjeux en termes d’investissement se résument en deux mots : décarbonation et omnicanal », a décrit Emmanuel Le Roch, délégué général de la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé  (Procos). « A partir de là, toute la réflexion sur la planification va être de se fixer des objectifs ». Et d’appeler les élus à s’interroger « sur la façon dont ils voient l’avenir de l’activité au sein de leurs territoires ». Une très vaste question…

David Picot