Le Comité Grande Armée, constitué par des acteurs privés (propriétaires, locataires, habitants, utilisateurs de l’Avenue) et soutenu par les élus de la ville, a lancé une étude urbaine[1] portant sur le réaménagement de l’axe aux deux millions d’utilisateurs par jour. « Vision 2030 » n’est pas « un projet, ni une proposition formelle » mais un ensemble de « pistes très concrètes et réalistes de transformation […] en un temps court ». Redécouvrir les usages historiques de cette allée, s’en inspirer, et faire le Paris de l’avenir : voilà l’objectif de cette étude.
L’Avenue de la Grande Armée, nommée comme telle par Napoléon III en hommage aux campagnes de son oncle, permettait de relier l’Arc de Triomphe à la Porte Maillot. Lieu de passage privilégié par les Parisiens lors de leur promenade dominicale au Bois de Boulogne, l’Avenue devient vite une attraction en elle-même avec son « ample voie centrale pour la circulation des calèches, ses deux grandes promenades ombragées sous un quadruple alignement de 300 arbres, ses contre-allées pour deux voitures à cheval et ses trottoirs bordés d’immeubles de 5 ou 6 étages, de commerces de restaurants et de limonadiers ». Aujourd’hui dominé par l’automobile, cet espace concentre l’attention de la Ville de Paris, désireuse de réintroduire des mobilités douces au cœur de la capitale.
Les propositions avancées dans cette étude : un passage de six voies de circulation pour les voitures à quatre voies avec suppression du terre-plein central et des contre-allées empruntées par les véhicules motorisés ; une voie serait exclusivement réservée aux transports en commun et taxis. En conséquence, les riverains bénéficieraient de deux hectares supplémentaires en partie déminéralisés et végétalisés, et les pistes cyclables seraient élargies. Suite à la disparition progressive des commerces de proximité, l’idée est de développer des terrasses estivales et des espaces de restauration, des showrooms qui serviraient de lieux d’exposition et des emplacements dédiés à la vente, réparation et stationnement de vélos.
À la Porte Maillot, « la suppression du rond-point et la reconnexion du Square Parodi à l’Axe majeur marquent déjà le retour de l’axe dans l’aménagement urbain ». La création d’une « porte du Bois » pour signaler la proximité au Bois de Boulogne, et d’un belvédère conçu par Playgones, permettraient de conforter l’attractivité d’un lieu déjà fortement fréquenté en raison de ses 3 lignes de RER (A, C, E) et de ses 3 lignes de métro (1,2,6). Viendrait s’ajouter « la première méga-station de mobilités douces […] qui offrirait des possibilités de stationnement pour ceux qui arrivent ou partent de la gare ».
En remontant l’Avenue au niveau des places Yvon et Claire Morandat et du général Patton, « il serait possible de créer une continuité de la piste cyclable […] et une petite place centrale qui pourrait accueillir les étals d’un marché, des services variés, etc. ». Enfin, au-dessus du tunnel de l’Étoile, l’installation d’un belvédère donnerait « une raison aux visiteurs de traverser la place de l’Étoile ».
[1] En partenariat avec l’agence PCA-STREAM