L'Agence d'urbanisme du nord lorrain Agape a intégré la commission franco-luxembourgeoise de l'aménagement du territoire. Elle prône une amélioration des outils de prospective démographique.

Publiée en octobre dernier, l'étude « Une vision transfrontalière pour aménager le Grand Luxembourg » publiée par l'agence d'urbanisme Agape a fait grand bruit dans le nord lorrain.  Ce document de 100 pages pointe un manque chronique d'anticipation et de concertation qui conduit, entre autres, à une aggravation de la crise du logement dans l'espace frontalier. 

« En France comme au Grand-Duché, on a sous-estimé l'incidence de la croissance luxembourgeoise en matière d'aménagement du territoire. Les outils d'une meilleure planification existent, mais il faut les utiliser et mieux les adapter », estime Julien Schmitz, directeur de l'Agape.

L'agence de 15 salariés a intégré en décembre dernier la commission franco-luxembourgeoise de l'aménagement du territoire. Cette implication lui permet de mettre en place, avec les services de l'Insee, un modèle de prospective mieux adapté que l'actuel système Omphale pour élaborer des scénarii démographiques. L'Agape se propose également de centraliser les plans locaux d'urbanisme intercommunaux, schémas de cohérence territoriale, Plan climat air énergie territorial et autres documents d'urbanisme peu partagés dans le nord-lorrain et difficiles à appréhender côté luxembourgeois. 

« Cette plateforme peut ouvrir de nouveaux axes de coopération, notamment en matière de trames vertes et bleues transfrontalières », assure Julien Schmitz. L'Agape, qui a piloté jusqu'en 2020 l'étude franco-belgo-luxembourgeoise Mmust (Modèle multimodal et scénarios de mobilité transfrontaliers) dans le cadre du programme européen Interreg, prépare une version Mmust 2 qui inclura l'Allemagne et prendra en compte la dimension écologique des projets frontaliers.

(PB)