Pour son troisième anniversaire, le Label Bâtiment Frugal bordelais a eu droit à un lifting. Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, a en effet présenté une version plus simple et moins complexe de cet outil censé rendre la construction plus vertueuse, en favorisant notamment les logements traversants, la végétalisation, les matériaux locaux ou encore le réemploi. En cause, les critiques émises par les acteurs de l'immobilier et surtout cette réalité : trois ans après sa création, ce label n'a à ce jour couronné aucun projet, sur les 61 analysés dans ce cadre. Certes, comme l'a indiqué la mairie « de nombreux projets ont rempli plusieurs ambitions du label, comme l'augmentation de la part de logements traversants ou multi-orientés, l'agrandissement des espaces extérieurs, ou la progression des espaces évolutifs et flexibles… sans pour autant, à ce stade, atteindre le seuil minimal requis pour l'obtention du label ». Consciente que le secteur du logement neuf doit en outre faire face à une crise sans précédent, la Ville a donc fait le choix de tenir compte de ces retours de terrain en proposant une version plus réaliste de ce label. Pour la mairie, il s'agit toujours du « même label, avec le même principe de frugalité et les mêmes exigences », mais réécrit avec « pragmatisme ».
Concrètement, près de la moitié des 42 critères initiaux ont été retouchés afin de les rendre réellement opérationnels. Estimant que certains critères de la version 1 étaient de fait irréalisables, comme la pose de balcons ou le percement d'ouverture dans le secteur sauvegardé, ils ont été supprimés. De même l’obligation d'utiliser des matériaux locaux a été réduite, puisque tous ne disposent pas encore de filière régionale constituée. Enfin, les 22 critères de la version 1 classés « obligatoires » ne sont désormais plus que 16. En laissant plus de latitude aux opérateurs, la mairie espère pouvoir labelliser d'ici 2026 une petite dizaine de projets « déjà bien partis ».
AC