Le 18 mars 2023, devant les portes de l’Unesco, se réunira un groupe de scientifiques et d’artistes signataires de l’appel lancé par Le Monde le 14 septembre 2022 visant à protéger les sols de Gonesse et Saclay en les inscrivant au patrimoine mondial de l’humanité.

 Signé par de nombreuses personnes telles que le spécialiste des sols Marc-André Selosse, l'auteur principal du 6e rapport du GIEC Wolfgang Cremer ou encore la généticienne des populations Isabelle Goldringer, cet appel alerte sur les conséquences de la construction de deux tronçons de réseau de transport (la ligne 17 Nord et la ligne 18 Ouest) : « Depuis plusieurs années, l'ensemble de la communauté scientifique clame l'absolue nécessité de préserver les sols autour des villes : toute nouvelle artificialisation accroît la menace sur notre avenir » soulignent les signataires.

Constituées de « limons éoliens profonds » ainsi que d’une couche d’argile assurant une réserve hydrique importante, « les terres de la plaine de France et du plateau de Saclay figurent parmi les plus fertiles au monde. Leurs rendements élevés – plus de 100 quintaux de maïs et de blé tendre à l’hectare – expliquent en grande partie le développement démographique, économique et culturel de Paris et de sa région depuis le Moyen-Âge ». Rappelant le débat autour de la souveraineté alimentaire de la France après un sécheresse hivernale et le prix des matières premières en constante augmentation, les signataires « lancent un appel pour que ces écosystèmes, dont le rôle est vital pour notre survie, soient classés au patrimoine mondial de l'humanité » dénonçant devant les grilles de l’Unesco les menaces qui pèsent sur les terres fertiles du Grand Paris. Rejoints par de nombreux signataires d’une pétition en ligne, ce groupe de scientifiques et d’artistes demande ainsi la création d’une « Ceinture Verte alimentaire autour de Paris, ce qui renforcerait son autonomie, à l'heure où le prix des matières premières, notamment agricoles, explose. »