Le 22e Forum des projets urbains a accueilli, le 14 novembre, la remise des prix des 7es Défis urbains. L’événement récompense des initiatives publiques et/ou privées, à différentes échelles, en faveur d’une ville durable, inclusive, accessible, partagée, innovante, équilibrée, confortable, intense...

Le jury des 7es Défis urbains a récompensé 15 lauréats.

Catégorie Agriculture urbaine : Ferme bioponique de la résidence des Indes à Sartrouville (78), en quartier Anru. Une ferme de cultures hors sol installée par la start-up Champerché dans un parking souterrain réhabilité par le bailleur de la résidence des Indes, 1001 Vies Habitat, pour fournir en produits bio des restaurants et commerces en Ile-de-France. Une opération soutenue par le plan France Relance et qui mêle rénovation urbaine, utilisation économe du foncier, création d’emploi... Elle produit sur 1300 m2 l’équivalent de 24 hectares de cultures maraîchères.

 

Catégorie Coproduction avec les habitants : ancienne gare de Lunel (34), un site où SNCF Immobilier a accueilli, avec le soutien des collectivités et de la Banque des Territoires, des permanences architecturales accompagnées par La Preuve par 7 afin de repenser le devenir de la gare et d’y préfigurer des usages en lien avec les modes de vie contemporains, dans une démarche de programmation ouverte.

Catégorie Dynamiques territoriales : Ilot Fertile (Paris19e). Un quartier visant le « zéro carbone en exploitation » qui revitalise et désenclave un site délaissé, le triangle Eole-Evangile, pour lequel Linkcity a été lauréat de Réinventer Paris en 2016, avec comme architecte urbaniste mandataire l’agence TVK et comme paysagiste OLM. On trouve dans cette opération de 440 logements et 7000 m2 de bureaux le rétablissement de continuités, l’introduction d’un jardin public et de jardins potagers, l’introduction de fonctions de centralité et d’animation (Living Lab, UCPA…).

Catégorie Espaces publics : deux lauréats ex-aequo :

- Caserne des Minimes, à Paris 3e, rénovée par Elogie-Siemp avec rh+ architecture et OLM paysagistes. La cour-parking de cette ancienne caserne de gendarmerie a été transformée en place ouverte au public en journée et végétalisée (aulnes, cerisiers) entourée de 80 logements, d’artisans, d’un café associatif… Cela dans le contexte d’un périmètre de sauvegarde et de mise en valeur nécessitant un travail soutenu avec l’ABF. Le site permet d’accueillir des crues centennales sans affecter le rez-de-chaussée des bâtiments.

- Jardin bioclimatique, à Grenoble. Ce jardin temporaire sur le parvis minéral du centre Alpes Congrès surmonté d’une voile-ombrière de 1000 m2 est à la fois outil de rafraîchissement (réduction des températures de 4°) et support d’expérimentations dans la perspective d’une pérennisation et d’un verdissement de la métropole. Dans une économie de moyens, le site accueille une pépinière temporaire de 130 arbres, des assises en chutes de pierre de carrière.

 

Concepteurs : Studio Mathieu Lucas, Peaks, les Structographes, avec le soutien de la Métropole.

Catégorie Eau et ville : berges du Canal de l’Ourcq à Bobigny. Sur cette portion des berges du canal, dans le cadre de la Zac Ecocité-Canal de l’Ourcq (urbaniste Anma), l’espace public a été élargi, planté, réouvert sur la ville, dont il était séparé par des friches industrielles, et accueille des usages de sport et de détente. Des cariçaies participent à la gestion des eaux pluviales. Une opération menée par Est Ensemble et son aménageur Sequano avec les Canaux de Paris, Inuits et OTCI.

Catégorie Liaisons urbaines : transformation du passage public du Vieux Pont de Sèvres, à Boulogne-Billancourt (92). Ce passage situé sous deux immeubles de logements, ancienne voie pompiers, a bénéficié d’un travail de restructuration mené par la SPL Val de Seine Aménagement avec l’Atelier du Pont et l’agence August, et en partie financé par l’Anru. Il a fallu notamment tailler dans le millefeuille des parkings existants et percer des cours. Il relie le quartier du Vieux Pont de Sèvres et celui du Trapèze par des commerces et des activités sportives, dont un complexe d’escalade.

Catégorie Modes d’habiter : Colocation solidaire de Liveo, à Paris 17e . Liveo, entreprise à mission, a mis en œuvre ici sa première colocation solidaire (5 autres opérations en cours) : pour un loyer modique, deux personnes habitent temporairement un logement vacant du patrimoine de Clemium Real Estate, pendant l’attente du permis de construire, avec l’aide de l’association Caracol. La méthode s’applique aussi au bureau et aux surfaces commerciales.

Catégorie Nature en ville : R-Urban, à Bagneux (92). Le concept R-Urban développé par l’Atelier d’Architecture autogérée dans plusieurs villes françaises et européennes, recouvre une série d'équipements écologiques et civiques dans des quartiers défavorisés, utilisant le sol urbain de manière réversible, limitant au maximum l’artificialisation des sols et impulsant des pratiques de transition écologique. Il comprend notamment un pôle Agrocité et un pôle Recyclab.

Catégorie Reconversion de friches : Zac des Deux-Rives, à Strasbourg : 74 ha de friches industrialo-portuaires reconvertis par l’aménageur SPL Deux-Rives et les opérateurs en logements, équipements, activités et espaces verts, avec des quartiers qui prennent vie, dont la Coop (agence Alexandre Chemetoff & Associés) et le quartier Citadelle (agence TER mandataire).

Catégorie Renouvellement urbain en centre-ville : Zac du Nouveau Saint-Roch, à Montpellier. Une opération de 15 ha aménagée par la Serm, sur un site pollué et inondable, et générant désenclavement, redynamisation, offre mixte, restauration des sols imperméabilisés, création d’un parc ayant une fonction de rétention d’eau… Un projet de long terme qui a traversé les mandatures municipales. Urbanistes architectes : Paul Chemetov, Etienne Nebout, paysagiste Michel Desvigne.

Catégorie Urbanisme temporaire : Quartier libre, à Rouen, un tiers lieu culturel et festif alternatif de 8000 m2 , installé sur la friche SNCF qui accueillera la future gare TGV Saint-Sever. Lancé en 2014 par un collectif issu de l’école d’architecture de Normandie, le projet a été développé par l’Atelier Lucien. Il accueille 120 000 visiteurs par saison et bénéficie désormais d’une autorisation d’occupation temporaire de 10 ans.

Catégorie Ville inclusive : Centre d’hébergement du Samu social rue de Ridder à Paris 14e . Cet immeuble de bureaux vétuste acquis par le groupe Galia (foncière familiale parisienne) a bénéficié d’une restructuration qualitative par l’agence CoBe, avec une surélévation de 3 niveaux et l’évidement du rez-de-chaussée et du sous-sol, pour créer une résidence de 37 logements destinée à accueillir des familles à la rue, et dotée d’espaces communs généreux.

Catégorie Ville durable : Ecoquartier fluvial de l’Ile-Saint-Denis. Un quartier sans voiture, qui a mis en œuvre réemploi des matériaux et récupération des eaux de pluie, un quartier mixte qui a intégré l’écologie dans la conception des fonctions urbaines avec un temps d’avance. Cela sur un site fortement impacté par un siècle d’activités industrielles. Aménagé par la Sem Plaine Commune Développement, l’écoquartier fluvial a pour urbaniste ensemblier l’agence Philippon-Kalt. Il accueillera une partie du village olympique en 2024.

Mention du jury : la transformation de l’ancienne pagode de la rue du Javelot, à Paris 13e , sur la dalle des Olympiades. La RIVP l’a réhabilitée et transformée avec l’agence WAO Architecture, dans une démarche de réemploi. Elle accueille désormais une régie de quartier et une bricothèque. 1. Jury composé de Brigitte Bariol-Mathais, déléguée générale de la FNAU, Pascale Poupinot, présidente du CFDU, Karine Ruelland, vice-présidente de l’ACAD, Hugo Réveillac, président du CNJU, et présidé par Marie-Christine Vatov, rédactrice en chef de Traits urbains.