Le 4 octobre dernier, la Banque des Territoires a signé une convention avec l’EPA Paris-Saclay, finançant ainsi le projet de Corbeville dès sa phase d’incubation qui durera de juillet 2022 à mars 2024. Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « Démonstrateurs de la ville durable », ce projet de ville-nature se déroule sur trois axes principaux : la sobriété et l’adaptation au changement climatique, la circulation des matières et des fluides sur le territoire et la transition agroécologique. Chacun de ces axes se trouve, pour l’instant, au stade de l’étude de faisabilité avant de les décliner en opérations : modélisation climatique de la Zac de Corbeville en tant qu’îlot de fraîcheur, mobilisation de la paille et de la terre excavée pour la construction, collecte et valorisation de l’urine, ou encore habitats participatifs et implantation d’acteurs de la santé. Au cœur de la ZAC, l’hôpital de Paris-Saclay, réalisé par Eiffage Construction, s’appuiera sur les centres de recherche (20 % de la recherche académique française en technologie de la santé présente sur le Campus) et sur la proximité d’un écosystème d’acteurs industriels pharmaceutiques, biomédicaux et biotech. Dans une « démarche d’excellence et d’innovation », des recherches cliniques seront menées avec le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), ou encore une unité dédiée au maladies infectieuses et une unité de crise seront créées. Ouvrant ses portes en milieu d’année 2024, il permettra une restructuration de l’offre de soins de proximité ; les autres sites du territoire Nord Essonne pouvant ainsi évoluer et s’adapter.
Un quartier habité et mixte
Plus de 172 000 mètres carrés sont programmés, soit plus de 40 % de la ZAC, et seront dédiés aux logements familiaux et étudiants. Complétant ainsi la programmation des autres quartiers du Campus, 270 logements vont par exemple être construits à proximité du château de Corbeville et de sa longère
En lien avec les volontés de l’EPA pour les quartiers de l’Ecole Polytechnique et de Moulon, le quartier de Corbeville accueillera une mixité de programmes permettant de nombreux usages et l’instauration d’un quartier dynamique. Se voulant adapté aux échanges et aux mobilités douces, de nombreux espaces publics et aménagements pour les cyclistes et piétons seront mis en place à cet effet ; tout comme l’accès aux transports en commun avec l’arrivée de la ligne 18 Paris Grand Express. Dans la continuité des volontés de l’EPA et de l’Opération d’intérêt national, des mesures sont prises pour les différents immeubles : une construction bas-carbone ou encore davantage de végétalisation.
Une végétalisation présente
Reprenant en effet les différents principes établis par le paysagiste Michel Desvigne à propos de l’ensemble du campus de Paris-Saclay, le projet d’aménagement continue notamment la sanctuarisation des terres agricoles (ZPNAF) et le développement d’une grande lisière, devenant ainsi un « parc habité ». Sur 94 hectares, plus d’un tiers seront réservés à la création d’espaces verts (environ 4500 arbres seront plantés). Au Sud de la Zac, un large parc boisé sera aménagé afin de proposer un lieu de loisir et de détente pour les usagers ; permettant au château de Corbeville, anciennement enclavé au sein de la friche industrielle, d’être ouvert au public et d’accueillir une programmation culturelle.
30 hectares seront également dédiés au corridor écologique ou lisière prévue dans le projet. Cette lisière, qui se retrouve à l’échelle de tout le plateau de Paris-Saclay (150 hectares soit un quart de la surface totale), vise à limiter l’étalement urbain tout en étant la continuité du paysage déjà présent, ainsi amplifié et valorisé. Zone de contact entre le quartier urbain et les terres agricoles, cette bande de terre permettra de nombreux usages : préservation de la biodiversité et des zones sanctuarisées, aide à la gestion des eaux de pluies (maintien des ressources en eau du plateau et limitation des inondations grâce à la présence de noues), mise en place d’une agriculture périurbaine (jardins familiaux, expériences menées par les centres de recherche et les écoles du plateau) ou encore restauration locale de la trame verte et bleue
Cet endroit ne saurait être une simple démarcation mais plutôt une zone de transition diversifiée, participant à la végétalisation de ce quartier qui se veut structuré autour des espaces verts. En effet dans le cadre de l’OIN, chaque aménagement doit répondre à une volonté de renforcer l’activité économique et l’urbanisation du plateau tout en valorisant les espaces agricoles. (LL)