Les abords de la cathédrale de Chartres conjugueront sobriété des aménagements contemporains et évocations historiques.

La piétonisation du centre-ville va s’étendre aux abords de la cathédrale Notre-Dame de Chartres. « Cela fait de nombreuses années que la Ville travaille à constituer un nouvel écrin pour son monument phare avec l’atelier Super 8, l’atelier de Michel Cantal-Dupart UA+HA et Arcadis. Le projet a subi diverses modifications jusqu’à aboutir à un aménagement simple et épuré. Ce dernier a été accepté par la Commission nationale du patrimoine et de l’Architecture malgré un Plan de sauvegarde et de mise en valeur qui préconise de reconstruire autour de la cathédrale », indique Jean-Pierre Gorges, maire (DVD) de Chartres. Car c’est ainsi que se présentaient les abords de Notre-Dame au moyen âge, le tout contraint par une enceinte. Si la CNPA a validé une interprétation du PSMV sans construction de bâtiments, c’est parce que restreindre la vue sur la cathédrale ne semblait pas compatible avec une approche contemporaine, ni avec une directive paysagère qui préserve les vues sur le monument.

L’aménagement des abords de la cathédrale se réalisera en deux phases. La première concerne le pourtour immédiat du monument gothique inscrit par l’Unesco au patrimoine mondial. L’enrobé qui le ceint sera remplacé par un dallage de pierres calcaires. Estimée à six millions d’euros, cette phase a commencé début octobre. Pour la phase 2 la même équipe de maîtrise d’œuvre interviendra sur l’esplanade faisant face au portail royal. Elle constituera l’espace public qui servira de toit à un équipement culturel et touristique. Le gravier qui recouvre aujourd’hui les lieux fera place à un parvis de pierres ponctué de jardins médiévaux. Il s’agit en fait d’une dalle accessible à certains endroits par des emmarchements en raison du terrain légèrement en pente. 

 

Photo : aménagement de l'esplanade. 

© Super 8 - Jean-Christophe Rousseau - Michel Cantal Dupart 

 

Elargir l’espace public

La démolition de l’ancien office de tourisme et de l’ancienne chambre de commerce contribuera à élargir l’espace public et à dégager la vue sur deux maisons canoniales du XIIIe siècle classées monuments historiques. C’est par une de ces maisons que l’on devrait pénétrer dans le futur équipement culturel et touristique où la Ville de Chartres souhaite présenter son héritage antique et médiéval, des fouilles entreprises en 1992 ayant révélé le quartier d’une ville gallo-romaine du IIe siècle sous l’esplanade. Avec sa Direction des études et travaux et sa Direction de l’archéologie, la ville de Chartres travaille encore sur le cahier des charges du marché de conception et de programmation qu’elle pourrait lancer en 2024. « Nous souhaitons un projet permettant d’appréhender la ville gallo-romaine et la ville médiévale. Les 3500 m² devraient accueillir des surfaces d’exposition et dévoiler les vestiges gallo-romains via un dispositif de passerelle. Il y a tout un travail de programmation à faire, mais nous ne voulons pas être trop exhaustifs dans notre appel d’offres pour laisser une certaine liberté aux candidats. Nous envisageons un investissement de 30 millions d’euros, et nous espérons attirer 250 000 visiteurs par an », confie le maire. 

Nora Hachache