Lors de ses Rencontres nationales (29-30 août 2024, Arras), la Fédération nationale des Scot a appelé les territoires à construire une véritable « stratégie écologique ». En s’appuyant sur la renaturation : celle des espaces bâtis comme celle des non-bâtis.

Voilà des années que la Fédération nationale des schémas de cohérence territoriale (Scot) plaide en faveur d’une pause législative... « Cette fois, je crois que nous l’aurons », a glissé son président Michel Heinrich, en clôture des 8e Rencontres nationales des Scot les 29 et 30 août à Arras (Pas-de-Calais). « Ce contexte national ne permettra pas de revenir – pour ceux qui pourraient l’espérer – sur des lois comme Climat et Résilience » et sa perspective de Zéro artificialisation nette (ZAN) à horizon 2050. Autrement dit : même si elle peut être imparfaite, « la loi est là. Avançons... ». En l’occurrence, le législateur a fixé aux Scot, un cap à février 2027, afin qu’ils soient révisés et ainsi mis en compatibilité avec les Sraddet. Outre la sphère économique et les services à la personne (habitat, mobilité…), « la transition écologique constitue désormais l’un des trois piliers obligatoires du Scot modernisé », a rappelé l’ancien maire d’Epinal qui invite les Scoteurs à profiter de cette révision pour « construire une stratégie écologique territoriale ». Et ce, en s’appuyant sur la « renaturation ». Du vert donc et plus précisément « 50 nuances de vert », expression érigée en symbole d’une renaturation qui ne doit plus seulement concerner les espaces bâtis. Et pour cause, « la France est artificialisée à hauteur de 10%. Cela signifie que 90% du territoire est constitué d’espaces non bâtis, naturels, agricoles et forestiers », a-t-il poursuivi. Et d’interroger : « Comment les espaces non bâtis peuvent-ils nous aider à construire une stratégie écologique territoriale permettant de relever les défis des transitions, d’adaptation au changement climatique ? »

Du vert sur du vert

Tout au long de ses rencontres, la FédéScot a ainsi appelé son affluence – 430 participants - à aller plus loin qu’un « simple verdissement » du territoire*. Certes « remplacer le gris par du vert » mais aussi « mettre du vert sur du vert », pour une « reconquête de biodiversité globale sur le territoire ». En effet, poursuit Michel Heinrich, « beaucoup d’élus nous disent qu’ils sont déjà entourés d’une majorité d’espaces naturels et agricoles et nous demandent s’ils devront ajouter du vert sur le vert. La réponse est absolument, oui ! Aussi bien dans l’enveloppe urbaine, qu’en dehors. C’est un enjeu pour lutter contre les îlots de chaleur, pour renforcer l’ombrage, pour favoriser l’infiltration de l’eau, pour favoriser la biodiversité, pour séquestrer du carbone, pour adapter l’agriculture de nos territoires au dérèglement climatique ». Président du Lifti, Marc Kaszynski abonde : « la renaturation environnementale parle au foncier, qu’il soit anthropisé ou naturel. C’est une nouvelle façon de s’adresser à la question foncière que de prendre ce regard-là ». Figurant parmi les 22 lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) ZAN de l’Ademe, la ville de Ris-Orangis (Essonne) s’inscrit justement dans une démarche centrée sur la qualité de son sol. « Nous nous appuyons aujourd’hui sur une expertise précise, pour déterminer si tel sol présente une valeur ou non », a expliqué le maire (PS) Stéphane Raffalli. De quoi définir demain, « les zones à préserver et à renforcer en termes de biodiversité et celles où l’on peut construire ». Une forme de chemin à suivre…

*A cette occasion, la FédéScot publie une étude intitulée : Renaturer, principes et méthothologie.

DP